Brette, le blog
vendredi 12 décembre 2025
Bodycount : les femmes doivent-elles se considerer comme les hommes puisqu'elles ont désormais les mêmes droits ?
vendredi 23 mai 2025
EP-tender : une remorque en prolongateur d'autonomie d'un véhicule électrique serait-il rentable ?
- Complexité d’intégration : L’EP Tender nécessite une barre de remorquage et des connecteurs spécifiques installés en usine ou en post-équipement sur les VE, ce qui implique une collaboration étroite avec les constructeurs automobiles (comme Renault ou PSA, mentionnée dans les discussions). Cette intégration augmente les coûts pour les constructeurs et peut limiter l’adoption si les fabricants ne perçoivent pas un retour sur investissement clair.
- Poids et impact sur la consommation : Une remorque EP Tender de 36,5 kWh pèse environ 400-450 kg, ce qui entraîne une surconsommation d’énergie estimée à 25-30 %. Cela réduit l’efficacité énergétique globale, diminuant l’attractivité pour les utilisateurs soucieux de l’efficience.
- Réseau de distribution : Le modèle repose sur un réseau dense de stations d’échange ou de location de remorques. Établir et maintenir un tel réseau nécessite des investissements importants (infrastructures, maintenance, logistique) et une couverture géographique suffisante pour être pratique, ce qui est difficile à rentabiliser sans une adoption massive.
- Homologation et réglementation : Les remorques doivent répondre à des normes strictes de sécurité et d’homologation, ce qui engendre des coûts supplémentaires et des délais pour obtenir les autorisations nécessaires, comme mentionné dans le cadre du programme Propulse.
- Coût de production élevé : Le prix cible d’une remorque EP Tender est estimé à 10 000 euros. Ce coût, même pour une location ponctuelle, peut être dissuasif pour les utilisateurs, surtout si le service est utilisé rarement (par exemple, pour des trajets longue distance une ou deux fois par an).
- Investissements initiaux importants : Le développement, la production et la mise en place d’un réseau de distribution nécessitent une assise financière conséquente. EP Tender a bénéficié d’une aide de 2 millions d’euros via France 2030, mais conditionnée à une levée de fonds équivalente auprès d’investisseurs privés. Cette dépendance au financement externe accroît le risque financier.
- Modèle économique basé sur la location : Le business plan d’EP Tender prévoit un bénéfice en 2024 avec 60 000 clients louant 4 150 remorques. Cependant, atteindre une telle échelle dans un marché de niche (les conducteurs de VE effectuant de longs trajets) est ambitieux, surtout face à la concurrence des bornes de recharge rapide et des batteries de plus grande capacité.
- Alternative des batteries plus grandes : Les progrès dans la technologie des batteries permettent aux VE modernes d’offrir une autonomie croissante (souvent supérieure à 400 km), réduisant le besoin de solutions comme EP Tender. Équiper un VE d’une batterie plus grande, bien que coûteux, est souvent perçu comme plus pratique par les consommateurs, car cela évite les contraintes liées à la gestion d’une remorque.
- Coût relatif du service : Le gain financier proposé par EP Tender (louer une remorque plutôt que d’acheter un VE avec une batterie plus grande) est atténué par les coûts de location, de maintenance et de logistique. Les utilisateurs peuvent préférer investir dans un VE avec une autonomie suffisante ou utiliser des bornes de recharge rapide, dont le réseau s’étend rapidement.
- Demande saisonnière : La demande pour les remorques est concentrée sur des périodes spécifiques (vacances, longs trajets), ce qui peut entraîner une pénurie de remorques disponibles et des coûts d’investissement non rentabilisés pendant les périodes creuses.
- Réseau de recharge rapide : L’expansion des bornes de recharge rapide (souvent 30 minutes pour une recharge significative) rend les solutions comme EP Tender moins attractives, car elles offrent une alternative plus simple et intégrée à l’écosystème existant.
- Modèles économiques concurrents : Les constructeurs automobiles, bien qu’ils perdent de l’argent sur les VE actuellement (jusqu’à 6 000 dollars par véhicule pour Tesla selon une étude d’UBS), investissent massivement dans des plateformes dédiées pour réduire les coûts de production. Ces efforts pourraient rendre les VE plus abordables et autonomes, diminuant l’intérêt pour des solutions externes comme EP Tender.
- Perception des utilisateurs : La manipulation d’une remorque, même occasionnelle, peut être perçue comme une contrainte importante par rapport à l’utilisation d’un VE classique, surtout si les infrastructures de recharge continuent de s’améliorer.
dimanche 29 décembre 2024
Quelle charte chaque Africain devrait signer pour assurer les meilleures conditions de développement de son continent ?
lundi 31 octobre 2022
En France : Les tables de la loi de la transition écologique
samedi 31 octobre 2020
Coronavirus : Combien de précaires et endettés crées par mort évité grace au confinement partiel ? Comparons avec Manaus
Covid-19 : à Manaus, l’immunité collective a-t-elle montré ses limites ?
https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-a-manaus-l-immunite-collective-a-t-elle-montre-ses-limites-25-09-2020-8391642.php
Sur cette photo d’archive prise en mai 2020, l’employé d’un cimetière de Manaus, au Brésil, dépose plusieurs croix alors que le nombre de morts liées au Covid-19 progresse dans la région. AFP/Michael Dantas
Par Paméla Rougerie
Le 25 septembre 2020 à 16h01, modifié le 25 septembre 2020 à 16h13
C'est une nouvelle étape dans la progression de l'épidémie de Covid-19 au Brésil, un des pays les plus gravement touchés au monde. Les habitants de la ville de Manaus, située dans la forêt amazonienne, auraient atteint un niveau d'immunité collective permettant de contrôler temporairement la circulation du virus, selon une étude menée conjointement par plusieurs chercheurs d'universités brésiliennes, américaines et britanniques.
Cette étude a été menée entre mars et septembre sur des milliers d'échantillons prélevés pendant plusieurs mois et issus de dons du sang dans la région. Elle a été publiée sur medrxiv lundi dernier, mais n'a cependant pas encore été évaluée par un comité de lecture. Selon ses auteurs, 66 % de la population de Manaus possède des
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Une conséquence de l'épidémie hors de contrôle
Grâce à cette immunité, l'épidémie est plus facilement gérable. « Il apparaît que l'exposition au virus lui-même a entraîné une baisse du nombre de nouveaux cas et de décès à Manaus », a déclaré la professeure de médecine Ester Sabino lors d'une présentation de l'étude à la Fondation de soutien à la recherche de l'Etat de Sao Paulo (Fapesp), qui a contribué à financer ses travaux.
La région n'avait pas l'immunité collective comme stratégie. Il s'agit plutôt d'une conséquence d'un manque de contrôle des autorités sanitaires. « L'immunité collective par infection naturelle n'est pas une stratégie, c'est le signe qu'un gouvernement n'a pas réussi à contrôler une épidémie et qu'il en paie le prix en vies perdues », a tweeté Florian Krammer, professeur de microbiologie à l'école de médecine Icahn de l'hôpital Mount Sinai à New York.
Au Brésil, le président Jair Bolsonaro a en effet longtemps lié l'ampleur de l'épidémie, même après avoir été infecté au coronavirus. Le pays enregistre aujourd'hui près de 140 000 décès, faisant de lui le deuxième le plus durement touché au monde. Plus de 4,6 millions d'infections y ont également été signalées.
Un coût humain désastreux
Dès le mois de mai, sur le terrain, les soignants se sont retrouvés débordés. À l'apogée de l'épidémie, la ville de Manaus était le théâtre d'images d'hôpitaux débordés, de cadavres entassés dans des camions frigorifiques et de fosses communes. Il est encore difficile d'expliquer concrètement comment les contaminations s'y sont répandues plus rapidement qu'ailleurs. « Les conditions socioéconomiques basses, la surpopulation dans les maisons, l'accès limité à de l'eau potable, la dépendance des voyages sur des bateaux à haut risque (dans lesquels la surpopulation accélère les contagions) » sont de possibles explications, lit-on dans l'étude.
En limitant naturellement les nouvelles infections, l'immunité collective a permis de diminuer le nombre d'infections et de morts d'aujourd'hui. Mais en en causant de très nombreux sur son chemin. Manaus et ses 2,2 millions d'habitants ont enregistré 2 462 décès dus au Covid-19. Rapporté au nombre d'habitants, son taux de mortalité serait le deuxième plus élevé au monde, avec 100,7 décès pour 100 000 habitants.
Dans la plupart des pays d'Amérique latine, eux aussi lourdement heurtés par le virus, le taux de mortalité est bien inférieur, oscillant entre 50 et 65 pour 100 000 habitants, comme au Brésil (65,93) ou en Bolivie (68,83), selon les données de l'Université Johns-Hopkins. En France, le taux de décès pour 100 000 habitants est de 46,94.
Une immunité temporaire
Sur le long terme, l'immunité par infection naturelle ne semble pas vraiment efficace. Selon Lewis Buss, un des chercheurs qui a mené l'étude, « les anticorps contre le SRAS-CoV-2 se désintègrent rapidement, quelques mois après l'infection. Cela se produit clairement à Manaus, ce qui montre l'importance de prendre des mesures sérieuses pour comprendre l'évolution de la maladie », explique-t-il au journal Em Tempo.
Dans leur étude, les chercheurs avertissent leurs lecteurs de légères limites dans leurs tests. Même s'ils ont pris soin d'équilibrer les données pour les rendre aussi représentatives que possible, ils craignent que leur évaluation de la séroprévalence au Covid-19 soit approximative, puisque les données sont issues de dons du sang, procédure qui exclut les enfants, les seniors et les personnes symptomatiques. Toujours selon les chercheurs, la baisse récente des infections à Manaus peut aussi s'expliquer, en partie, par une meilleure application de la distanciation sociale et l'usage de masques.
Gare également à vouloir laisser le virus circuler dans d'autres régions pour atteindre le même taux d'infections et la même immunité. « Nos résultats ne peuvent pas être directement extrapolés dans d'autres contextes, en raison des différences dans la démographie de la population, de son comportement, de sa vulnérabilité aux infections, ainsi que la mise en œuvre et l'adhésion à des mesures non-pharmacologiques », préviennent les chercheurs.
L'immunité collective comme stratégie est d'ailleurs très critiquée à l'étranger. Fin mars, au Royaume-Uni, l'idée avait été vantée avant d'être totalement révoquée pour privilégier un confinement de la population
mercredi 27 mai 2020
L'entropie bureaucratique, par André Danzin
dimanche 24 mars 2019
Loi Jospin du 10 juillet 1989, cet an 0 de l'apocalypse molle qui depuis trente ans engloutit l'École ?
Agrégé de Lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure de Saint- Cloud, Jean-Paul Brighelli est enseignant à Marseille, essayiste et spécialiste des questions d'éducation.
Connaissez-vous Adrien Taquet ? Elu LREM des Hauts-de-Seine, il est secrétaire d'État «en charge de la mise en place de la stratégie pour la protection de l'enfance». Mercredi 20 mars, il animait avec Brigitte Macron, qui s'occupe des enfants pendant que le président occupe les adultes dans le Grand-Débat-National-Campagne-Permanente, un «grand débat» à la Cité des enfants avec des mômes de 8 à 14 ans.
Au programme, «être solidaire», «lutter contre les violences», «je suis citoyen», «préserver la planète». Évitons les sujets qui fâchent. Une façon de surfer sur le mouvement écologique des jeunes, lancé par une adolescente suédoise devenue une star planétaire sans que l'on sache bien qui l'a propulsée là.
J'ai suivi vendredi 15 mars les manifestations de jeunes qui expulsaient à pleins poumons leur gaz carbonique pour sauver la planète. C'était émouvant, tous ces portables brandis pour filmer le grand mouvement solidaire. Oui, émouvant, quand on pense que le soir même, nos révolutionnaires verts ont rechargé lesdits portables grâce à l'énergie atomique qu'ils avaient conspuée pendant la journée.
Le gouvernement a sauté sur ce dérivatif et a donc décidé de laisser la parole aux marmots, puisqu'ils n'ont rien de très intéressant à dire.
Ce faisant, Emmanuel Macron et son gouvernement (c'est très drôle d'observer les ministres qui emboîtent le pas du Président avec un enthousiasme jamais feint, bien sûr) marchent sur les brisées de la loi Jospin du 10 juillet 1989, cet an 0 de l'apocalypse molle qui depuis trente ans engloutit l'École aussi inexorablement que la dune du Pyla ronge la pinède. Cette loi prévoit que «dans les collèges et les lycées, les élèves disposent, dans le respect du pluralisme et du principe de neutralité, de la liberté d'information et de la liberté d'expression.» Liberté d'expression! C'est l'article 10 de la loi. Depuis cette date, les élèves s'imaginent que leur avis est aussi motivé que celui du maître. «C'est votre opinion, c'est pas la mienne», lancent-ils désormais dans ce français châtié qui leur vient naturellement aux lèvres.
Tâchons d'être clair.
Nous vivons sur un double héritage. D'un côté, les racines gréco-latines. De l'autre, le vieux fond chrétien. Or ces deux traditions sont incompatibles en ce qui concerne les enfants, et nous sommes dans la confusion la plus complète.
«Enfant» vient du latin «infans», formé sur une très vieille racine indo-européenne, -pha-, qui exprime l'idée de parole (que l'on retrouve par exemple dans «emphase» ou dans la fonction «phatique»). L'infans, avec un préfixe négatif, c'est celui qui ne parle pas.
Très longtemps, rappelez-vous, l'enfant a été celui qui ne parlait pas à table, et que l'on faisait taire à l'école. Non qu'on le méprisât. Mais on savait bien qu'il n'avait rien de très intéressant à dire.
Déjà les adultes, pour parler avec pertinence, ont besoin d'une bonne cure de silence. La franc-maçonnerie vous demande de vous taire un an, et Pythagore — revoilà l'héritage grec — exigeait cinq ans de silence de ses disciples.
Et c'est là que notre culture chrétienne se superpose à la sagesse gréco-latine. «Laissez venir à moi les petits enfants», dit le Christ — et s'il le dit dans trois évangiles sur quatre (Matthieu 19, 13-15, Luc 18, 15-17, Marc 10, 13-16), c'est que c'est un important.
Que veut dire le Christ? Que l'enfant, parce qu'il ne pense pas avec une pensée élaborée, est plus susceptible que l'adulte de recevoir le divin message. Rappelez-vous que le christianisme primitif est fortement teinté d'anti-intellectualisme. Comme dit ce même Matthieu: «Heureux les pauvres en esprit…»
C'est exactement ce qu'est l'enfant — pauper spiritu. Il n'a pas encore acquis la pensée complexe, ni les références qui lui permettraient de comprendre qu'il assène avec un air important des idées reçues, des truismes, des lieux communs entendus à la télé ou dans la cour de récréation. La loi Jospin a érigé ce gloubi-boulga au rang de pensée — tout comme Big Brother proclamait: «l'Ignorance, c'est la Force». Nous vivons dans un monde d'inversion des signes, où l'on nous fera bientôt croire que l'esclavage, c'est la liberté — et que les vessies sont des chandelles.
Rien d'étonnant d'ailleurs si les pédagogistes, qui encadraient Jospin, sortaient des rangs de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Leur conception de l'École, parfaitement contraire à la tradition de transmission héritée de Condorcet (il faut avoir lu dans des rapports d'inspection le reproche «Transmet des savoirs à ses élèves» pour comprendre de quel bois pourri sont faits ces bons apôtres) consiste à inverser le rapport entre le maître et le disciple: désormais, c'est au professeur d'écouter le fatras de ses élèves. C'est à l'instituteur d'organiser des «ateliers-philo» en maternelle. Et au gouvernement de se mettre à l'écoute de Greta Thunberg et de ses épigones.
La politique est une chose trop grave pour la laisser exclusivement aux politiciens, certes. Ce n'est pas pour rien que le peuple, depuis quelque temps, cherche à reprendre la parole. Mais de là à la donner à des gamins… «Les adultes ne peuvent plus réfléchir à l'avenir sans prendre en compte la parole des enfants», a déclaré Adrien Taquet au Journal du Dimanche. Et d'envisager la création, au sein du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) d'une «Chambre de l'avenir» qui associerait les enfants aux travaux de l'assemblée. Quand les adultes se sentent désemparés, ils cherchent l'avis de la pouponnière — on en est là.
Et si on se contentait, plutôt que d'organiser des débats avec des pré-ados en plein âge bête, de changer tout ce personnel politique incapable de penser par lui-même?